Nous laisserons des traces

L’innovation, c’est une situation qu’on choisit
parce qu’on a une passion brûlante
pour quelque chose".
Steve Jobs, fondateur et PDG d’Apple.

 

Communiqué de presse - EMBL

Quelles traces laisserons-nous demain ? Telle était la question posée lors d'une conférence sur  Internet et civilisation du virtuel le samedi 15 octobre 2013 à l'amphithéâtre Provence entre 16:00 – 17:30, aux Rencontres Capitales à Marseille.

Prodigieuse innovation ! Depuis, des chercheurs du LEBM- Institut européen de bio-informatique ont démontré qu’il est possible de stocker une grande variété d’infor-mations dans l'ADN synthétique.

Un jour après la fin de notre colloque Bekom's 2013 L'Arbre des Indes Bekom's 2013 L'Arbre des Indes Les abolitions de l'esclavage 1791-1948Entre raison et rationalité économique au cours duquel nous avons associés Guillaume-Thomas Raynal et Henry Moutou Sidambarom ; Nelson Mandela et Pierre Aliker, Aimé Césaire, Gandhi et Sengor, nous apprenons que des chercheurs ont réussi à stocker des images et des sons sur la molécule qui contient le code génétique des êtres vivants. Ils ont ainsi encodé un fichier MP3 avec 26 secondes du discours de Martin Luther King "I had a dream" et les 154 sonnets de Shakespeare, sous forme de texte ASCII (American Standard Code for Information Interchange).

C'est un développement du projet ENCODE. Le projet ENCODE éclaire une partie méconnue et pourtant importante de notre génome: celle qui ne fabrique pas de gènes et qu'on qualifiait de "poubelle"... Il a fait suite au Projet génome humain entrepris en 1990 dont la mission était d'établir le séquençage complet de l'ADN du génome humain. L'achèvement du Projet génome humain a été annoncé le 14 avril 20031. Le nouveau projet lancé dans la foulée, en septembre 2003, ENCODE (en) (Encyclopedia of DNA Elements), donne des résultats importants sur l'ADN non codant humain.

D'autres chercheurs ont lu une séquence génétique tirée d'un Européen datant de 400.000 ans (Le Monde.fr avec AFP |

Vers une encyclopédie interactive
L'échelle du projet ENCODE est impressionnante: il a fédéré les efforts de 442 scientifiques dans 32 laboratoires en Suisse (UNIGE et UNIL), au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Espagne, à Singapour, et au Japon. Ensemble, ils ont généré et analysé plus de 15 térabytes (15 milliards de bytes) de données brutes, qui sont maintenant intégralement dans le domaine public.
Guillaume-Thomas Raynal
Une encyclopédie au XVIIIème s.
Le projet a consommé l'équivalent de 300 ans de temps d'analyse informatique pour étudier 147 types de tissus et déterminer ce qui «allume» ou «éteint» certains gènes et comment ces interrupteurs diffèrent d'un type cellulaire à l'autre. 

«Jusqu'à présent, chacun produisait et publiait ses propres données, ce qui avait pour effet, non intentionnel, d'en limiter l'accès à une certaine communauté de niche, par des publications statiques. Comment quelqu'un à l'extérieur de cette communauté aurait pu utiliser ces données, alors qu'il ne savait pas qu'elles existaient?», commente Roderic Guigo du Centre de Regulació Genómica (CRG) de Barcelone, Espagne. «Nous disposons maintenant d'une encyclopédie interactive que tout le monde peut utiliser et qui fera une énorme différence.» 
En fait, lire l'ADN est relativement simple. Le coder bien plus difficile. 
Les scientifiques envisagent d’utiliser l’ADN pour archiver des données ne nécessitant pas un accès fréquent mais devant être sauvegardées sur plusieurs générations comme par exemple l’emplacement des sites nucléaires dans le monde. (L’ADN, nouveau support de stockage de données ?By lejournaldusiecle on 27 janvier 2013.

"L'ADN est un outil de stockage d'information fiable car celui que nous pouvons extraire d'os de mammouths laineux vieux de plusieurs dizaines de milliers d'années est toujours exploitable », explique le chercheur. "Tant que quelqu'un connaitra le code, on pourra le lire en sens inverse à condition d'avoir un lecteur approprié", rajoute-t-il.

A l'intersection entre nature et culture, la mémoire des données est la passion de l'historien. D'où son alliance objective avec ceux qui travaillent à la rendre pérenne, bio-généticiens ou ingénieurs du numérique.

Oui, nous laisserons des traces ! Et dans des siècles encore nous écrirons l'histoire, réécrirons le passé de nos ancètres dans des séquences chronologiques.

Webgraphie
 

Martin Luther King - "I Had a dream", autres versions & digressions


Martin Luther King - I Have A Dream Speech (17... par PeteRock
 
Données fournies par l’ARCEP (Autorité de régulation des Communications électroniques des Postes), 2010 : 


Longévité de l’information numérique, de Jean-Charles Hourcade, Franck Laloë et Erich Spitz, EDP Sciences.

 Csgd94120 Culture,
ce que chacun récolte dans le dalot.

Aucun commentaire: