Lumières sur Obrillant Damus

Issu d'une famille paysanne haïtienne, Obrillant Damus a un parcours académique pluridisciplinaire. Il a fait une licence en Sciences du langage à la Faculté de Linguistique Appliquée de Port-au-Prince (lauréat), et a décroché en 2007 une Maîtrise en Sciences de l'éducation à l'Université des Antilles et de la Guyane (Pôle de la Martinique).
En 2008, il s'est inscrit à l'Université de Paris VIII, où il a obtenu un diplôme de Master en sciences de l'éducation et formation, spécialité éducation tout au long de la vie (Mention très bien, moyenne de 18).

Il a été lauréat du prix de Master en Sciences Humaines et Sociales du Cancéropôle Ile-de-France (Prix décerné le 12 juin 2008 lors de la séance conclusive du séminaire « cancer et société » du Cancéropôle Ile-de-France à l'Université Paris 5 en présence de sa professeure Madame Ferrand-Bechmann).

En moins de trois ans, il a réalisé une thèse de doctorat intitulée « Solidarité et cancer. Etude menée auprès des patients atteints du cancer de la prostate et des soignants » sous la direction de Madame Ferrand-Bechmann, professeure émérite. La soutenance de cette thèse (qui est fondée sur une approche multiréférentielle) aura lieu le 7 décembre 2011 à 15 heures à Paris VIII (Salle D 143). Il tient à préciser qu'il n'a obtenu aucun financement pour sa thèse.

Alain Giami (directeur de recherche à l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale ISERM) et Laennec Hurbon (Directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique CNRS) ont écrit chacun un pré-rapport très positif sur la thèse d'Obrillant Damus.

OpenStreetMap
Haïti après le séïsme de 2010.
Obrillant Damus a obtenu le 20 mars 2008 en France un prix littéraire de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), en présence de son excellence Monsieur Abdou Diouf, ancien président du Sénégal.

Lors de la préparation de sa thèse de doctorat, Obrillant a pu réaliser plusieurs choses : il a participé à des colloques et séminaires en France et aux USA, et a organisé lui-même des conférences sur ses méthodes d'enquête et ses recherches.

Actuellement, il travaille sur de nombreux projets de publication personnels, écrit des articles qui seront publiés à l'issue de la soutenance de sa thèse, prépare des séminaires sur sa recherche doctorale, ainsi qu'un dossier pour l'obtention d'un post-doctorat qui est soutenu par un grand linguiste américain. S'il obtient ce post-doctorat, Obrillant DAMUS sera associé à un projet de lexicographie à l'université d'Indiana à Bloomington.

Quand un fils d'Haïti réussit, où qu'il se trouve, c'est le pays tout entier qui réussit. Que le vent de la réussite souffle du côté des étudiants haïtiens.

Mélina SEYMOUR GRADEL.
Publié avec l'aimable autorisation de Obrillant Damus




Csgd94120 Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.

Faire de l'histoire avec OpenStreetMap


Bleue comme une orange la nuit des mers des Suds


Séances d'initiations à la cartographie sous OpenStreetMap



Intervenants : Christian Quest, Alexis Marise Bique

Alexis Marise Bique est présidente de Csgd94120.
Qui est Christian Quest ?

Géolocalisation
en Ile de France, 2006.

Christian Quest est consultant informatique et développeur depuis tout petit : il a reçu son premier ordinateur à noël 1981. Contributeurs au projet OpenStreetmap depuis 2009, il est aujourd'hui membre fondateur de l'association OpenStreetMap France et secrétaire de celle-ci. Last but not least, il habite Saint-Maur des Fossés dans le Val de Marne.

Les objectifs de l'association OpenStreetMap France sont :
  • promouvoir le projet OpenStreetMap à travers, notamment, la collecte, la diffusion et l'utilisation de données cartographiques sous des licences libres,
  • faciliter et approfondir les contacts et les collaborations avec les entités publiques et privées déjà amorcés dans toutes les régions,
  • informer et former le public général, les participants au projet et tous les professionnels ou non-professionnels intéressés par l'intégration d'une cartographie libre dans leurs réalisations,
  • devenir le relais officiel de la Fondation OpenStreetMap qui administre la base de données mondiale.
Le Bureau de OSM France est ainsi composé :
  • Président, Gaël Musquet, qui nous avait rendu visite à Fontenay-sous-Bois en juillet, le jour du passage du Tour de France =>
  • Trésorier, Jean-François Gaffard,
  • Secrétaire, Christian Quest. 
La participation au projet OpenStreetMap ne nécessite pas d'adhérer à OpenStreetMap France. Toutefois, tous les contributeurs intéressés sont invités à rejoindre l'association.


Les deux libristes, Alexis Marise Bique & Christian Quest se sont rencontrés à Ubuntu-Party du mois de novembre 2011. Depuis, Christian Quest a passé ses longues heures de loisirs à améliorer la cartographie de la ville de Fontenay-sous-Bois sur OSM :
  • Traçage des limites des 13 quartiers de la ville
  • Recalage des routes sur les cartes du Cadastre (bing/cadastre)
  • Marquage des passages piéton,
  • Ajout de rue, ruelles, chemin et passages manquants,
  • Ajout des espaces verts,
  • Ajout de la quasi totalité des adresses depuis le cadastre,
  • Adressage de la crèche municipale du Bois Cadet,
  • Adressage des serres municipales.
Maintenant, nous dit Christian Quest,  je connais les 13 quartiers de Fontenay ! Certaines routes étaient pas mal décalées par rapport au cadastres. L'ajout  des adresses depuis le cadastre a pris 3 jours de travail. Tout ceci permet désormais de géocoder précisément quasiment n'importe quelle adresse sur Fontenay-sous-Bois.

Les possibilités de mapping sont illimitées, poursuit Christian, c'est pour cela qu'un thème de départ me semble utile. Histoire de mobiliser autour de ce thème et à cette occasion de faire découvrir la richesse de la cartographie d'OpenStreetMap et surtout dépasser le nivellement par le bas : routes et commerces et c'est quasiment tout !

Les thèmes possibles ?
  • Le handicap: Il y a des outils déjà existants et faciles à utiliser, exemple ceux que l'on trouve sur le site : wheelmap.org,
  • Les transports en commun : arrêt et lignes de bus,
  • Le vélo : pistes et voies cyclables, cyclabilité, itinéraires conseillées,
  • Les services : boites aux lettres, cabines téléphoniques, points d'eau, parkings à vélo, &c,
  • Les loisirs, la culture, les sports et bien d'autres encore.
Christian Quest donne rendez-vous aux Fontenaysiens pour découvrir, en parler, choisir un thème et continuer la cartographie de la ville sous OpenStreetMap.

Rendez-vous

Salle Irène Legal, Bois Cadet
Angles des rues Fernand Léger & Georges Guynemer
94120 Fontenay-sous-Bois.

Csgd94120 et OpenStreetMap.fr Val de Marne mettent à la disposition des participants des ordinateurs, du papier et des crayons à papier. Des boissons chaudes seront servies moyennant une participation financière volontaire.

Samedi 10 décembre 2011

16:30 - 17:30 : Promenade OpenStreetMap dans Fontenay-sous-Bois. Présentation des sorties & ateliers des 17 et 18 décembre 2011 et on fait le choix d'un thème.

Samedi 17 décembre 2011

10:00 - 12:00 : Atelier OpenStreetMap, sur le terrain : à l'aide de papier et crayons, du "walking papers" pôle Val de Fontenay , d'appareils photographiques, de smartphone (photo+GPS), de traceurs, de GPS. Sauf le papier et un crayon à papier, les participants apportent leur matériel.

Dimanche 18 décembre 2011

10:00 - 12:00 : Atelier OpenStreetMap à Fontenay-sous-Bois.
Comment reporter dans OpenStreetMap les informations collectées ?
Usage d'ordinateurs & de logiciels libres. Manipulation d'images numériques.



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Guide de la recherche en histoire des départements français d'Amérique

L'atelier d'étude du fait colonial de l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne a le plaisir de vous convier à une présentation de l'ouvrage ouvrage collectif dirigé par Danielle Bégot, Paris, CTHS, 2011 :

Guide de la recherche en histoire antillaise et guyanaise

Mardi 29 novembre 2011 de 18H à 20H

Centre Panthéon, Amphi II B
12 place du Panthéon - 75005 Paris

Entrée libre et gratuite

La présentation aura lieu en présence des contributeurs ci-dessous :
  • Danielle Bégot (Professeur à l'Université des Antilles et de la Guyane, AIHP-GEODE, Archéologie Industrielle, Histoire, Patrimoine, EA 929),
  • Benoît Bérard (Maître de conférences à l'Université des Antilles et de la Guyane, AIHP),
  • Jacques Dumont (Professeur à l'Université des Antilles et de la Guyane, AIHP),
  • Frédéric Régent (Maître de conférences à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, IHRF - Institut d'Histoire de la Révolution française)
  • Christian Schnakenbourg (Professeur à l'Université d'Amiens, AIHP).
Bernard Gainot (Maître de conférences habilité à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, IHRF), discutant.

La présentation s'intéressera particulièrement à l'actualité et à la dynamique de la recherche en histoire antillaise.


Résumé de l'ouvrage


Original et attendu, cet ouvrage porte sur une histoire en grande partie construite de façon récente et qui reste encore en cours d'élaboration.

Périodisations et catégories utilisées pour d'autres lieux, en particulier les histoires européennes anciennement constituées, ne sont donc pas toujours opérationnelles, ou ne le sont qu'au risque d'une perte de sens. Plus encore, à la vision traditionnelle des terres coloniales d'Amérique perçues depuis la «métropole», s'est superposé depuis quelques années un déplacement du
point de vue. Les thématiques, toujours traitées par des spécialistes de la question, répondent à une option dynamique, qui reflète les enrichissements successifs, les virages récents de cette histoire et ses enjeux.

S'appuyant sur un important dépouillement de sources et d'études, insistant sur la méthodologie, cette vingtaine de contributions offre un état de la recherche, de ses acquis, de ses perspectives

A partir des socles fondateurs (histoire économique, histoire des institutions), qui constituent le première partie de l'ouvrage, des pans nouveaux de connaissance se sont constitués, parfois par le simple fait d'une nouveau regard porté sur le thème (l'habitation, la révolution de Saint-Domingue, l'histoire politique, l'histoire sociale de Saint-Domingue) ou par le caractère englobant qu'on lui reconnaît (la place de l'esclavage, justement éclaté entre plusieurs chapitres dont ceux consacrés aux études de démographie et de société).

A ce deuxième grand volet ("Entre relecture et construction") est venu s'ajouter la dernière partie, consacrée à des champs émergents, dont l'éventail, très large, va de l'archéologie précolombienne des petites Antilles à une étude centrée sur un territoire, la Guyane, à de nouvelles approches thématiques (le corps, les savoirs ...).

Destiné aux étudiants, aux chercheurs, à tous ceux intéressés par le sujet, ce Guide constitue un préalable indispensable à tout travail et toute réflexion sur l'histoire antillaise et guyanaise.

Auteurs


Danielle Bégot, Benoît Bérard, Bernard Camier, Myriam Cottias, Vincent Cousseau, Laurent Dubois, Didier Destouches, Philippe Delisle, Jacques Dumont, Léo Elisabeth, Philippe Hrodej, Gérard Lafleur, Serge Mam Lam Fouck, Gérard Gabriel Marion, Monique Milia-Marie- Luce, Frédéric Régent, François Regourd, Dominique Rogers, Jean-Pierre Sainton, Christian Schnakenbourg, Alain Tirefort.

Acheter l'ouvrage


L'ouvrage est en vente à la librairie Orphie au prix de 50 euros pour les deux volumes.
Librairie Orphie
15, rue Victor Cousin
75005 paris
Tél/fax. : 01 43 25 90 71
Mail : orphielibrairie@orange.fr



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Soutenance de thèse. Obrillant Damus, Solidarité et Cancer en Haïti

Obrillant Damus soutient sa thèse

Solidarité et Cancer en Haïti
Étude menée auprès des  patients atteints du cancer de la prostate, et des soignants

Mercredi 7 décembre 2011 à 15:00
Université Paris VIII, Salle D 143.

Le jury est composé de

Madame Dan Ferrand-Bechmann, professeur émérite des Universités
Monsieur Hurbon Laenec, directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique CNRS
Monsieur Alain Giami, Directeur de recherche à l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale INSERM

Avec comme invités

Marie Menoret, Maître de Conférences à l'Université Paris VIII, chargée de recherche au CNRS
Marc Keller, médecin délégué aux affaires médico-sociales et internationales à la Ligue Nationale Contre le Cancer.
Norbert Amsellem de l'Institut National du Cancer INCA

Rapport de thèse

Laënnec Hurbon
Directeur de recherche au CNRS
Port-au-Prince, 7-10-11

Obrillant DAMUS : Solidarité et cancer. Etude menée auprès des patients atteints du cancer de la prostate, et des soignants.
Pour le grade de docteur de l’Université Paris VIII
(Disciplines : Sociologie et anthropologie)

Cap-Haïtien, Haïti.
La thèse de Monsieur Obrillant Damus porte sur un sujet d’une particulière délicatesse : sur les réactions de tous ceux qui s’approchent autour des malades du cancer de la prostate. Ces réactions sont étudiées sur la base des pratiques de solidarité conçues comme ce qui peut créer du lien social et donc comme ce qui contribue à produire la société. La délicatesse du sujet que reconnait lui-même l’auteur de la thèse provient de la proximité de la mort à laquelle conduit le cancer de la prostate et qui donc met tout chercheur au contact du vécu de la maladie. Un vécu qui donne à penser ce qu’il appelle «  la vulnérabilité humaine ». L’approche évitera pour cela les chemins du positivisme et sera résolument compréhensive dans la mesure où la subjectivité du chercheur dans ses enquêtes sera mise à l’épreuve dans la rencontre avec les malades. Mais pour mener à bien cette recherche, Obrillant Damus s’oriente vers le terrain d’Haïti où les systèmes de solidarité sont d’autant plus développés que l’Etat apparait extrêmement faible sinon absent face aux détresses des malades du cancer de la prostate.
La recherche consacre un long chapitre d’une centaine de pages sur le cadre théorique et méthodologique. Tout d’abord, Damus reconnait sa dette envers les travaux de Dan Ferrand-Bechman sur la sociologie du bénévolat qui l’a conduit à faire de la solidarité le concept central de la thèse. Les travaux les plus importants relevant de la sociologie, de l’anthropologie et de la psychologie sur les pratiques de solidarité sont systématiquement étudiés en vue de montrer la pertinence du sujet de la thèse dans le champ des sciences sociales. C’est pratiquement un nouveau pan de recherche qui est mis en relief et qui n’a pas été jusqu’ici suffisamment pris en compte. Les travaux concernant la sociologie de la santé, les représentations de la maladie du cancer de la prostate (différents modèles étiologiques et thérapeutiques), sont repris ici de manière exhaustive en fonction de leurs apports à la consolidation de l’hypothèse propre d’Obrillant Damus, à savoir que la maladie du cancer nous met en proximité avec la mort, et de ce lieu de la vulnérabilité humaine émerge du lien social grâce aux solidarités suscitées par la maladie. La thèse éclaire ainsi d’un jour nouveau le concept du don, «  fait social total » selon Mauss et qui est revenu comme «  une énigme » (au sens de Godelier) au centre des recherches en anthropologie et sociologie. Les solidarités manifestées autour des malades de la prostate viendront démontrer ici le caractère universel de la loi du don symbolisé dans ce travail par le fameux tableau (p.13) du peintre Raphael « Les trois grâces » (donner- recevoir- rendre).
Finasteride, Commons.
Apres s’être penché sur les travaux médicaux pour découvrir les données épidémiologiques sur le cancer de la prostate et sur les divers facteurs de risques, la thèse développe au niveau méthodologique les raisons qui justifient le choix d’Haïti comme terrain pour les enquêtes et la mise à l’épreuve de l’hypothèse avancée. Si la faiblesse de l’Etat-providence induit le recours à la famille comme famille-providence, celle-ci sera particulièrement le lieu le plus fort de déploiement de systèmes informels de solidarité. De surcroit, l’étude conduite à l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (sur 60 patients atteints du cancer de la prostate et sur 3 médecins soignants) et à l’Institut haïtien d’Oncologie à Port-au-Prince donne à penser que le séisme survenu le 12 janvier 2010 entraine une aggravation de la situation des malades et en même temps une montée en puissance des solidarités informelles face à la destruction de la maison familiale et à la disparition de membres de la famille ou des proches.
Sur sept chapitres, Obraillant Damus décline et analyse les divers types de solidarité autour des malades du cancer de la prostate que révèlent ses enquêtes : solidarités familiales, amicales, de voisinage, d’église, médicales, tradimédicales et entre les malades eux-mêmes. Les solidarités familiales sont les plus solides et les plus profondes comme le montre le diagramme de la p.284, elles sont appuyées par les solidarités amicales quand elles protègent contre les discriminations et les préjugés, de même par celles de l’Eglise comme prolongement de la famille ou comme substitut à la famille ; les tradimédicales de leur coté se mettent en mouvement souvent sur la base de la sollicitude des membres de la famille, car en Haïti la carence des soins médicaux modernes est compensée par le recours aux « médecins-feuilles », fins connaisseurs des plantes médicinales et dont le rôle est inscrit dans la culture très riche qu’est le vodou.
C. Colomb
recevant le don de Dieu
La dernière partie de la thèse porte logiquement sur les attitudes des malades du cancer de la prostate d’abord face au diagnostic lui-même et ensuite sur les représentations de la maladie. Le diagnostic apparait pour le malade comme un événement, un basculement, une catastrophe même qui conduit à s’interroger sur la mort et le sens de la vie. Il suscite de la dénégation et en même temps toutes sortes de fantasmes qui mettent en cause et en crise l’identité du malade. D’autant plus que ce type de cancer a des incidences immédiates sur la vie sexuelle eu égard aux traitements qui peuvent entrainer tantôt de l’incontinence, tantôt de l’impuissance. Le malade est alors porté à imaginer les causes les plus irrationnelles à la maladie. Obrillant Damus examine cette problématique de la vulnérabilité humaine ressentie par l’individu en nous conduisant à une relecture des analyses fines de Jankélévitch sur le rapport à la mort. A ce niveau de sa recherche, on pourrait croire que la thèse s’affaisse dans un pessimisme. Bien au contraire, c’est la vulnerabilite elle-même qui ouvre la voie à la solidarité et à une véritable pratique anti-utilitariste, en quoi l’humain se retrouve et peut émerger et s’épanouir. L’épreuve de la proximité de la mort (sous les espèces de la mort des autres, des siens ou des proches et sur le pressentiment de sa propre disparition) nous donne de nous penser et de nous reconnaitre semblables à tous les autres humains, mais cette solidarité porte en elle une autre vertu insoupçonnée : celle de sortir le malade de l’invisibilité, et de rendre public ce qui restait dans l’alcôve du privé. Une telle approche confine à une sociologie politique, Obrillant Damus choisit plutôt de soutenir qu’il contribue à ce qu’il appelle une proximologie. Une telle recherche comporte obligatoirement d’après Damus des enjeux pratiques importants pour la politique de prévention et d’éducation contre le cancer de la prostate. 
C. Colomb recevant
les dons des Amérindiens
Je pensais spontanément que ce travail devait entreprendre des comparaisons non seulement avec les représentations d’autres maladies, mais aussi avec le vécu du cancer de la prostate dans d’autres iles du Caraïbe. Au bout de la lecture de cette thèse, je me rends compte qu’on est bien en présence d’une recherche qui disposait en elle-même tous les éléments qui lui permettent d’aboutir, car elle s’est déployée avec rigueur et avec une implacable logique autour de son hypothèse centrale sur la solidarité grâce à une analyse fine des témoignages nombreux fondée sur une connaissance de la sémiotique, et sur une grande maitrise des instruments théoriques et méthodologiques de la sociologie. Plusieurs disciplines dont l’anthropologie, la psychologie et la philosophie ont été également convoquées pour cerner les pratiques de solidarité avec les malades du cancer de la prostate. Toutes ces qualités me convainquent que cette thèse mérite d’être soutenue et constitue un enrichissement de la loi du don qui soulève encore tant d’interrogations dans les sciences sociales en quête de ce qui fonde le lien social.
Obrillant Damus s'est inscrit en thèse en décembre 2008 après l'obtention du prix de Master en Sciences Humaines et Sociales du Cancéropôle Ile-de-France.
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Soutenance de thèse. Caroline Seveno, Cartographie, Caraïbe, 17e-18e

Caroline Seveno soutient sa thèse


La Cartographie antillaise
Genèse, pratiques et usages dans une perspective comparative
France, Angleterre et Espagne
XVIIe et XVIIIe siècles



Mercredi 7 décembre 2011 - 9:00



Sorbonne, Salle Jean Baptiste Duroselle
Galerie Jean-Baptiste Dumas
1, rue Victor Cousin
75005 Paris, Ile de France, France


 


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Bekom's 2011 : Votre invitation




Société d'histoire 94120 Saint-George & dalayrac



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Programme 2011



Affiche 2011

Bleue comme une orange la nuit des mers des Suds

La Société d'histoire 94120 Saint-George & Dalayrac étant une e-association, nos événements se déroulent en priorité sur le net via notre adresse email, nos blogs, nos réseaux sociaux.


Les rencontres en présentiel ont lieu à la salle Irène Legal,
Quartier Bois Cadet
94120 Fontenay-sous-Bois.


1. Assemblées statutaires de Csgd94120

Samedi 10 décembre

14:00 - 16:00 : AGE, AGO, réunion des nouveaux CA & Bureau
16:00 : Inauguration de Bleue comme une orange la nuit des mers des Suds


2. Rencontres associatives

Samedi 10 décembre 2011
En présentiel. Salle Irène Legal =>
17:35 - 17:55 : Boissons chaudes
18:00 - 20:00 : Débats entre associations
20:00 - 21:30 : Cocktail dinatoire avec participation aux frais

En semaine,
Rencontres associatives sur Internet =>

Mercredi 14 décembre 2011

Sur Internet =>
Débat sur le thème "Migrations internationales"
Des ex-colonies vers les métropoles : deux modèles de migrations à partir de la Caraïbe .

3. Usages associatifs des logiciels et licences libres

Csgd94120 utilise les licences & logiciels  libres (Floss) . Elle a lancé, avec le Collectif Emmabuntus, la distribution Ocarinabuntus pour les Sociétés savantes, les associations culturelles et du champs de l'économie sociale & solidaire.

3.1 - Collaborer aux projets de Wikimedia France

Introduction à Wikipédia, Commons, Wikisource =>
  • Samedi 10 décembre 2011, Michaël Thévenet, programmeur, wikipédien
  • Dimanche 11 décembre 2011, Alexis Marise Bique, chercheure en histoire économique & sociale 


    3.2 - Faire de l'histoire avec OpenStreetMap

    Intervenants : Christian Quest, Alexis Marise Bique
    Rendez-vous :  Salle Irène Legal, Bois Cadet, Angles des rues Fernand Léger & GeorgeCollaborer aux projets de Wikimedia Frances Guynemer, 94120 Fontenay-sous-Bois.
    Voir le programme en détail =>

    Samedi 10 décembre

    16:30 - 17:30 : Introduction à OpenStreetMap
    Intervenant : Christian Quest, membre du Conseil d'administration de OpenStreetMap.fr.
    walking papers : Quartier Bois Cadet, 94120

    Promenade OpenStreetMap dans Fontenay-sous-Bois. Présentation des sorties & ateliers des 17 et 18 décembre 2011. Choix d'un thème.

    Samedi 17 décembre 2011

    10:00 - 12:00 : Atelier OpenStreetMap, sur le terrain : à l'aide de papier et crayons, du "walking papers" pôle Val de Fontenay , d'appareils photographiques, de smartphone (photo+GPS), de traceurs, de GPS. 

    Dimanche 18 décembre 2011

    10:00 - 12:00 : Atelier OpenStreetMap à Fontenay-sous-Bois.
    Comment reporter dans OpenStreetMap les informations collectées ?
    Usage d'ordinateurs & de logiciels libres. Manipulation d'images numériques.



    4. Les Outremers français dans le concert des thésards
    Conférences =>

    Samedi 17 décembre 2011

    14:00 - 18:00 : Influer sur le destin de son pays
    Obrillant Damus, docteur en sociologie
    Comment réaliser une thèse en moins de trois ans sans financement.
    Alexis Marise Bique : Réaliser sa thèse avec les licences & logiciels libres quand on est retraitée.

    5. Visioconférence en direct des Amériques

    20:00 - 22:00

    La femme avant Eve, en collaboration avec les Editions Gid et la Librairie du Québec à Paris
    Alix Renaud nous parle du Québec

    L'amère Patrie
    Jacques Dumont (sous réserve)
    Docteur en histoire, professeur des universités en Guadeloupe, les travaux de Jacques Dumont portent sur l’histoire culturelle et sociale des Départements français des Amériques et de la Caraïbe au XXe siècle. Il est auteur de L'amère Patrie, Collaborateur au Guide de la recherche en histoire antillaise et guyanaise.


    6. Journée internationale des Migrants

    La Société d'histoire 94120 Saint-George & Dalayrac organise :

    Dimanche 18 décembre 2011

    0:00 : Le chant du Monde
    Que des chants s'élèvent de partout dans le monde
    pour marquer la Journée mondiale de migrants


    3L & cultures libres à la lumière du droit naturel

    14:00 - 17:00 : Recherche en sciences humaines & sociales, économie sociale & solidaire comme héritage du droit naturel, des biens communs et communaux
    Intervenants : Florence Gauthier & Aurore Rousseau (les échanges entre l’Économie Sociale et Solidaire et le Logiciel Libre) =>.

    17:15 - 18:00 : Serge Volper présente son ouvrage "Une histoire des plantes coloniales". Le livre, largement illustré, retrace l’âge d’or des plantes coloni(programme à venir)ales, leur importance dans les pays d’Afrique, de la fin du XIXè siècle jusqu'aux indépendances des États africains voire jusqu’à la période récente.
    18:00 - 18:20 : Boissons chaudes
    18:20 - 19:00 : Compte-rendu du projet 10 mai 2010, Migration de l'exposition "Périssent les colonies plutôt qu'un principe" vers les logiciels et licences libres4
    par les acteurs de l'événement.


    Csgd94120 Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.

    Plan de route pour Bekoms 2011

    Bleue comme une orange la nuit des mers des Suds
    Bekoms 2011






    Csgd94120 Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.

    Débat en Guadeloupe : les institutions des collectivités françaises




    Csgd94120 Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.

    L'honneur de Saint-George, héros venu du 18ème siècle





    Csgd94120 Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.

    Guide de la recherche en histoire antillaise et guyanaise

     L'atelier fait colonial de l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne a le plaisir de vous convier le mardi 29 novembre 2011 de 18H à 20H, Amphi II B, centre Panthéon, 12 place du Panthéon, à une présentation de l'ouvrage :

    Guide de la recherche en histoire antillaise et guyanaise
    Ouvrage collectif dirigé par Danielle Bégot
    Paris, CTHS, 2011.

    Entrée libre et gratuite

    Cette présentation se fera en présence d'une partie des contributeurs à cet ouvrage :

    Danielle Bégot (Professeur à l'Université des Antilles et de la Guyane, AIHP -GEODE, Archéologie Industrielle, Histoire, Patrimoine, EA 929), Benoît Bérard (Maître de conférences à l'Université des Antilles et de la Guyane, AIHP), Jacques Dumont (Professeur à l'Université des Antilles et de la Guyane, AIHP), Frédéric Régent (Maître de conférences à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, IHRF - Institut d'Histoire de la Révolution française) et Christian Schnakenbourg (Professeur à l'Université d'Amiens, AIHP).

    Discutant Bernard Gainot (Maître de conférences habilité à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, IHRF)

    Cette présentation s'intéressera particulièrement à l'actualité et à la dynamique de la recherche en histoire antillaise.


    Couverture de l'ouvrage



    Auteurs : Danielle Bégot, Benoît Bérard, Bernard Camier, Myriam Cottias, Vincent Cousseau, Laurent Dubois, Didier Destouches, Philippe Delisle, Jacques Dumont, Léo Elisabeth, Philippe Hrodej, Gérard Lafleur, Serge Mam Lam Fouck, Gérard Gabriel Marion, Monique Milia-Marie- Luce, Frédéric Régent, François Regourd, Dominique Rogers, Jean-Pierre Sainton, Christian Schnakenbourg, Alain Tirefort.


    Résumé de l'ouvrage

    Original et attendu, cet ouvrage porte sur une histoire en grande partie construite de façon récente et qui reste encore en cours d'élaboration. Périodisations et catégories utilisées pour d'autres lieux, en particulier les histoires européennes anciennement constituées, ne sont donc pas toujours opérationnelles, ou ne le sont qu'au risque d'une perte de sens. Plus encore, à la vision traditionnelle des terres coloniales d'Amérique perçues depuis la «métropole», s'est superposé depuis quelques années un déplacement du point de vue. Les thématiques, toujours traitées par des spécialistes de la question, répondent à une option dynamique, qui reflète les enrichissements successifs, les virages récents de cette histoire et ses enjeux. S'appuyant sur un important dépouillement de sources et d'études, insistant sur la méthodologie, cette vingtaine de contributions offre un état de la recherche, de ses acquis, de ses perspectives. A partir des socles fondateurs (histoire économique, histoire des institutions), qui constituent le première partie de l'ouvrage, des pans nouveaux de connaissance se sont constitués, parfois par le simple fait d'une nouveau regard porté sur le thème (l'habitation, la révolution de Saint-Domingue, l'histoire politique, l'histoire sociale de Saint-Domingue) ou par le caractère englobant qu'on lui reconnaît (la place de l'esclavage, justement éclaté entre plusieurs chapitres dont ceux consacrés aux études de démographie et de société). A ce deuxième grand volet ("Entre relecture et construction") est venu s'ajouter la dernière partie, consacrée à des champs émergents, dont l'éventail, très large, va de l'archéologie précolombienne des petites Antilles à une étude centrée sur un territoire, la Guyane, à de nouvelles approches thématiques (le corps, les savoirs ...).

    Destiné aux étudiants, aux chercheurs, à tous ceux intéressés par le sujet, ce Guide constitue un préalable indispensable à tout travail et toute réflexion sur l'histoire antillaise et guyanaise.



    Csgd94120 Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.

    Bénévolat : entre engagement et modèle de gestion des ressources humaines

    Panorama
    du bénévolat en Europe
    Le bénévolat consiste à s’engager librement en dehors du temps de travail.

    Csgd94120 a participé au colloque des 21 et 22 octobre relatif à l'Année européenne du bénévolat organisé par le Conseil général du Val de Marne, à Créteil.

    Nous publions ci-dessous les compte-rendus que nous avons reçu des organisateurs.


    Csgd94120

    Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.


    Colloque européen sur le bénévolat, 21 & 22 Octobre 2011

    Le bénévolat, un engagement utile au quotidien

    Après plusieurs manifestations organisées par le Conseil général du Val-de-Marne dans le cadre de l’Année européenne du bénévolat, ce colloque devait en marquer le premier aboutissement. Tenu à la Maison Départementale des Syndicats à Créteil, il a rassemblé de nombreux participants dont des habitants du Val-de-Marne, des élus, des représentants d’associations et plusieurs intervenants de pays membres de l’Union européenne.

    Dans son introduction politique aux débats, Simone Abraham-Thisse, conseillère générale déléguée chargée des projets et financements européens au Conseil général 94, a d’emblée voulu pointer les manquements de la politique européenne : « en dépit d’un objectif d’ouverture, d’épanouissement culturel, de croissance économique partagée et de garanties humanitaires et sociales, l’Union européenne reste encore bien éloignée de l’Europe sociale et solidaire que nous souhaitons. L’un des derniers exemples en est la diminution drastique, voire scandaleuse, du programme européen d’aide aux démunis ». L’Europe ne doit pas se contenter d’une vision strictement gestionnaire et financière, mais intégrer dans son dessein l’amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens européens, la justice sociale et la solidarité entre les peuples.

    Dans cet objectif, le bénévolat soutenu dans le département, en particulier avec Proj’aide, un service départemental du Conseil général qui offre précisément l’un des moyens d’accroître l’interaction solidaire entre les citoyens européens. Et de rappeler la politique volontariste engagée depuis plus de trois ans par la mission Europe du Conseil général pour accroître les possibilités de financements européens de projets locaux, contribuer au débat européen avec une expression plus politique, stimuler la coopération interne à l’Union européenne et renforcer le poids des collectivités territoriales dans les décisions de la Commission.

    Situation et enjeux du bénévolat en Europe

    L’étude présentée par Ilona Murphy de GHK Consulting, réalisée à la demande de la Direction générale Education et Culture de la Commission européenne, conclut à une augmentation du nombre de bénévoles en Europe (près de 94 millions) avec toutefois des différences entre les pays membres. Mais elle constate aussi que des défis importants restent à surmonter, comme la « fidélisation » des bénévoles, l’absence de cadre réglementaire clair et le manque de financements. Parmi ses recommandations, retenons la nécessité de reconnaître le rôle du bénévolat dans la société, celle d’encourager l’engagement des jeunes et des personnes âgées et celle d’améliorer la gestion des ressources, notamment grâce à une offre de formation adaptée.

    Mais le bénévolat soulève aussi d’autres questions qui ont été abordées par trois « grands témoins » dans la suite de la présentation de cette étude. Les bénévoles ne risquent-ils pas de se substituer aux salariés, notamment dans les services publics ? Karima Delli, fondatrice du collectif « Sauvons les riches » et membre de « Jeudi noir », remarque ainsi que, en Italie, des bénévoles sans protection sociale travaillent pour de grandes entreprises. Elle préconise par conséquent de mener le combat au niveau européen pour que le volontariat soit indemnisé et le bénévolat reconnu - ce qui passe par la validation des acquis de l’expérience et par la reconnaissance des équivalences dans les parcours de formation et d’insertion professionnelle. 
     
    Jean-Louis Laville, sociologue et spécialiste de l’économie sociale et solidaire, pointe pour sa part le risque de voir l’innovation sociale réduite au « social business », une tendance observée dans le monde anglo-saxon par laquelle on incite les associations à rechercher du mécénat privé pour « accompagner la moralisation du capitalisme ». Selon lui, les collectivités territoriales doivent, au contraire, favoriser l’autonomie des associations et encourager les initiatives non-marchandes (selon des échanges non monétaires). Quant à Marian Harkin, eurodéputée irlandaise, elle soulève la question du manque de communication et lancé l’idée d’un « livre vert » pour une meilleure connaissance de la diversité du bénévolat dans les États-membres.

    Vers de nouvelles formes d’engagement bénévole

    En Italie, l’organisation du bénévolat se fait de plus en plus en réseau, explique Elena Curtopassi de l’Observatoire régional des politiques sociales de la région Vénétie. Une Charte du bénévolat a été créée en 2001 et des fêtes sur ce thème sont régulièrement organisées dans tout le pays, comme la « fête du volontariat » de Trévise. Celui-ci est d’autant plus encouragé par les pouvoirs publics qu’il intervient souvent pour pallier les défaillances des services publics… Et de citer les campagnes d’information menées dans les écoles en faveur du bénévolat ou encore les actions de lutte contre la pauvreté, avec distribution de denrées de première nécessité. 
     
    Une expérience originale est menée en Roumanie sous la forme d’un partenariat transfrontalier de jeunes bénévoles dédiés à l’aménagement des berges du Danube. Daria Catalui, responsable de cette association roumaine précise d’ailleurs que 12% des jeunes Roumains font du volontariat. Dans le réseau transfrontalier « Danube Mer noire » qui couvre douze départements, on a volontiers recours au bénévolat « on line », dont les jeunes sont très familiers, pour garder le contact en dépit des distances. 
     
    Pierig Humeau, sociologue, s’est intéressé pour sa part à l’espace punk français ou « comment un espace musical peut agir comme espace de socialisation et d’accompagnement des classes populaires, sous le prisme des formes d’engagement bénévole ». À découvrir les pratiques et les trajectoires des groupes punk, on s’aperçoit que leur politisation passe d’abord par la musique : le « do it yourself » porté par ces groupes est en effet associé à l’idée de s’autogérer et de se prendre en main.

    Les bénévoles, acteurs de la vie politique, sociale et économique 

    À ce stade des débats, il n’était pas inutile de rappeler, comme l’a fait Jacques Guénée, président de la coordination des fédérations et associations de culture en Ile-de-France, que le bénévolat consiste à s’engager librement en dehors du temps de travail. Car la tendance à l’utiliser en substitution d’une activité salariée non seulement existe, mais se fait de plus en plus pressante (notons que cette question a été récurrente tout au long des débats). Avec l’exemple flamand présenté par Jos Sterckx, coordinateur à l’agence flamande du Centre de connaissance Europe sociale (Belgique), on n’en est pas très loin puisque ce dernier considère qu’en raison du vieillissement de la population et de la baisse du nombre d’actifs, « l’énorme potentiel de retraités en bonne santé devra être utilisé à titre bénévole pour pallier le manque de professionnels ».
     
    Jacques Guénée, pour sa part, précise qu’en France deux mondes associatifs coexistent : les associations animées par des bénévoles et celles qui emploient des salariés. Ces dernières relevant d’ailleurs plutôt de l’économie sociale et solidaire. Quant à Bernard Touboul, président de France Bénévolat Ile-de-France, il souhaite tout de même en appeler à la vigilance face à la tentation des services de l’État de remplacer des salariés par des bénévoles, alors que sévit en France une grave crise de l’emploi avec plus de deux millions de chômeurs.

    La reconnaissance du bénévolat en Europe 

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    Comment faire pour que le bénévolat, dont tout le monde admet qu’il est essentiel au fonctionnement de la société, soit reconnu à sa juste valeur ? 
     
    France Bénévolat a créé le « passeport bénévole », un outil permettant de suivre les activités de formation et les missions accomplies par un bénévole tout au long de sa vie associative. Reconnu par Pôle emploi, le ministère de l’Éducation nationale, la Direction de la vie associative et l’AFPA, ce passeport est pris en compte dans la valorisation des acquis de l’expérience (VAE) et peut donc, par exemple, conforter la situation d’un demandeur d’emploi. 
     
    Le Land de Berlin, représenté au colloque par Rita Keilig, a également mis en place plusieurs instruments permettant de donner une visibilité et une reconnaissance au bénévolat. Un « pass volontaire » est ainsi remis deux fois par an aux personnes ayant donné 80 heures de leur temps libre durant l’année écoulée. Une déclinaison sous forme de « pass étudiant volontaire » existe aussi, qui s’adresse aux élèves de 12 à 18 ans ayant accompli au moins 40 heures de bénévolat dans l’année. Et, en janvier dernier, a été créée la « carte du bénévole berlinois », sorte de récompense ouvrant droit à des réductions pour les musées, les cinémas, les théâtres, les clubs de foot...

    Le Conseil général du Val-de-Marne s’engage en faveur du bénévolat

    Intervenant en conclusion des débats, Didier Guillaume, vice-président chargé de la démocratie participative et de la vie associative au Conseil général, fait part de sa conviction que « les solidarités, qu’elles soient nationales, européennes ou locales, se conjuguent et s’additionnent au lieu de se substituer les unes aux autres ». Il reproche néanmoins à l’État de se désengager dans ce domaine en demandant aux collectivités locales de prendre le relais de ce qui n’est pas fait au plan national… 
     
    À partir des enseignements qu’il a tirés des débats, il propose enfin quelques pistes d’actions concrètes, comme autant d’engagements du Conseil général en faveur du bénévolat :
    • Poursuivre et intensifier les actions de formation à travers Proj’aide, en travaillant notamment à plus de formations déconcentrées.
    • Mettre à la disposition des acteurs associatifs un nouveau document unique et simplifié de demande de subventions.
    • Travailler avec les bailleurs du parc social du département à la réduction du coût des loyers pour les associations qui en sont locataires.
    • Lancer une journée de valorisation du bénévolat (en s’inspirant de ce qui se fait en Vénétie).
    • Rechercher le moyen de soutenir le « passeport bénévole » comme outil de reconnaissance, dans une démarche de validation des acquis de l’expérience (VAE), et être à l’initiative d’une journée d’information et d’échanges sur ces questions.
    À l’issue des deux jours de débats, les participants ont adopté à l’unanimité une motion en vue d’interpeller les institutions européennes autour de deux exigences principales : la reconnaissance du rôle des bénévoles dans l’accompagnement des missions de bien commun et la valorisation des compétences acquises par l’expérience à travers le bénévolat. La motion comporte également un certain nombre de revendications autour du statut, de la formation, du renforcement des dispositifs de soutien et des aides financières européennes.

    Un vœu adressé au Conseil des ministres de l’agriculture, à la Commission européenne et aux gouvernements et ministres de l’Union européenne a également été adopté. Les participants au colloque demandent instamment que, non seulement on revienne sur la décision de réduire le programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD), mais que celui-ci soit maintenu, sinon développé, sécurisé et pérennisé financièrement

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    Culture, ce que chacun récolte dans le dalot.