Clio, de l'Open World forum au Colloque "Colonies, Révolution, loi"

Il s'agit, bien sûr, de la Révolution française ! Et des lois qu'elle a produit pout créer la Liberté, l'Egalité, la Fraternité et l'Humanité universelle.

Ceci n'est pas une Clio.

Clio.
Vous connaissez ?
Non, ce n'est pas l'automobile. Bien que certaines peuvent déployer leurs portes comme des ailes et inspirer l'artiste aussi bien que le commun des mortels.

La Clio dont je parle est une muse. Les Muses sont, dans la mythologie grecque, des femmes gardiennes des Arts. La mythologie raconte l'histoire des dieux, des déesses, des anges. Les Muses sont des anges gardiennes. Elles ont une attention particulière pour Apollon, le dieu grec du chant, de la musique et de la poésie. D'où le transport vers le char auquel vous pensiez.

Apollon et les neuf Muses.

Nées de Zeus et de Mnémosyne, elles sont neuf. Mais, à l'origine, selon Pausanias, elles étaient trois : Aédé (le chant, la voix), Mélété (la méditation) et Mnémé (la mémoire).  Leur nom a changé et leurs attributions aussi. Platon (dans Ion) vers 401 av. J.-C., puis les néo-platoniciens, font des neuf Muses les médiatrices entre le poète ou tout créateur intellectuel et son dieu [ses dieux].

Eustache Le Sueur, vers 1652-55 Clio, Euterpe et Thalie

Le culte des Muses connaît un essor en Grande-Grèce dans les milieux pythagoriciens. Pour eux, les Muses sont moins liées à la création poétique qu'à un travail de mémoire, l'anamnèse ou récit des antécédents, qui permet d'échapper à la fuite du temps et d'échapper ainsi à la précarité humaine pour accéder à une forme d'existence divine.


Par ailleurs, les Muses permettent d'accéder à un savoir sur le monde : la musique dont le nom vient des Muses est une porte vers la connaissance de la structure de l'univers : elle ouvre sur l'arithmétique et l'astronomie, elle permet à l'individu de percevoir l'harmonie des sphères.

La Grande Chevauchée de la Postérité
Alexandre Dumas, père, au centre.

Cette conception de l'art où le poète est possédé, transi par son dieu, sera plus tard contestée par le classicisme de Nicolas Boileau entre 1660 et 1715, par  Théophile Gautier dans la préface de Mademoiselle de Maupin (1835), précurseur du mouvement de l'Art pour l'Art et du Parnasse ou encore l'éloge de l'effort de Paul Valéry.

L'image ci-dessus à besoin d'un commentaire. Il s'agit d'une reproduction d'un dessin de Benjamin Roubaud réalisé en 1842. "La Grande Chevauchée de la Postérité" : monté sur le Pégase romantique, Victor Hugo, «roi des Hugolâtres, armé de sa bonne lame de Tolède et portant la bannière de Notre-Dame de Paris», emmène en croupe Théophile Gautier (sic), Cassagnac, Francis Wey et Paul Fouché. Eugène Sue fait effort pour se hisser à leur niveau et Alexandre Dumas presse le pas, tandis qu'Alphonse de Lamartine, dans les nuages, se «livre à ses méditations politiques, poétiques et religieuses». Suivent Honoré de Balzac et Alfred de Vigny.

Pour l'éloge de l'effort de Paul Valéry, je ne trouve aucune référence utilisable. Merci à vous lecteur de m'en fournir une. Ainsi, nous aurons fait œuvre commune. J'ai trouvé toutefois cette pensée profonde de Valéry : "L'idée du passé ne prend un sens et ne constitue une valeur que pour l'homme qui se trouve en soi-même une passion de l'avenir". Jean François Obembe poursuit la citation "L'avenir, par définition, n'a point d'image. L'histoire lui donne les moyens d'être pensé".



Donc, depuis que l'Humanité est une, Clio est l'Avenir. Jean Ferrat l'a chantée. C'est à ce titre qu'elle a été invitée à Open Worl Forum. Comment l'ai-je su − puisque, par définition, l'avenir n'a point d'image ? Il a fallu en effet distinguer "image" au sens de présence représentative et image symbolique.


D'abord, si vous souhaitez voir l'image de l'Humanité à Open World Forum, allez sur cette page. Les femmes sont présentes. Mais, voyez comme elles peuvent disparaître brusquement et ne laisser qu'une image symbolique. Voici le récit en images numériques. Tout y est : le récit biblique avec l'arbre du savoir, Adam morigénant Eve à droite ; Clio selon son profil grec à gauche. Une tentative de donner la parole à l'absente. C'était Clio, la femme après Eve.

Open World Forum, jeudi 22 septembre 2011

Et, hop, c'est fini ? Non, non ! Clio pense tournée vers le passé, tandis que la pensée auréolée de lumière éclaire l'avenir.

Open World Forum 2011

Après Open World Forum le jeudi, je me suis allée promener vendredi et samedi, avec Clio, au colloque Les colonies, la Révolution française, la loi . Des historiens, des historiens du droit, des juristes − une quarantaine de penseurs, réunissaient leur cerveaux pour mieux comprendre les relations entre les trois objets de savoirs et, éventuellement, étendre leurs pensées sur l'Humain universel. Voici la première image que j'ai capturé dans ma boîte noire numérique.

Alors, Clio doit-elle lire attentivement Paul Valéry, migrer résolument du passé vers le présent et prendre la parole en acte même sur des sujets très techniques comme les Open Data ? Sans se surmener toutefois car, s'il faut croire l'article sur Framablog Levons le tabou du stress, surmenage et burnout au sein des communautés, il semble que ce soit le nouvel obstacle que rencontrent les femmes qui veulent prendre une place dans la cité, espace scientifique et politique.

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Alix Renaud, La Femme avant Eve

Alix Renaud, sera notre invité dans Bleue comme une orange la nuit des mers des Suds. Il nous parlera, du Québec, de son dernier roman, La femme avant Eve, en collaboration avec les Editions Gid et la Librairie du Québec à Paris

La femme avant Ève, roman-fable, 2011, est la vingtième publication d'Alix Renaud.

− Mon roman-fable La femme avant Ève, inspiré de la légende de Lilith, vient de paraître aux Éditions GID, de Québec.

La légende de Lilith m'avait déjà inspiré, il y a quelques années, une dramatique radiophonique portant le même titre, réalisée à Québec par Michel Gariépy et diffusée par Radio-Canada en 1984 (avec, notamment, Denise Gagnon et Paul Hébert dans la distribution).

Fascinant personnage que cette Lilith chassée de tous les paradis terrestres, bête noire des légendes babyloniennes, chaldéo-assyriennes, hébraïques et chrétiennes : «Lilû», «Lilîtu», «Lilith la Noire»

Loin de l’Éden exigu au climat artificiel, elle fait l’apprentissage à la fois exaltant et douloureux d’une liberté qu’elle revendique d’ores et déjà pour la Descendance.

− La femme avant Ève est ma vingtième publication, en comptant le recueil de contes et nouvelles Traverses (GID, 2010) écrit en collaboration avec Nora Atalla. L'ouvrage devrait être disponible en Europe, dès la mi-octobre. On peut se le procurer à Paris, à la Librairie du Québec
, 30, rue Gay Lussac, 
F-75005 Paris. Téléphone : 01 43 54 49 02
. Télécopieur : 01 43 54 39 15.

Dans «La femme avant Ève», Alix Renaud plonge le lecteur dans un univers mélangeant l’ésotérisme, la science-fiction et la sensualité.

Alix Renaud est aussi journaliste. Ecoutez-le sur Radio Canada.

Ci-contre, photo de l'auteur par Véronique Demers.

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Colloque : Les colonies, la Révolution française, la loi

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